Les fourmis et les pucerons
Aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous une observation fascinante :
Une forme de mutualisme entre deux espèces d’insectes.
Vous l’avez peut-être déjà observée vous-même, sans vraiment la reconnaître.
Peut-être avez-vous pensé :
« Oh, il y a des bébés fourmis sur cette branche, et les grandes fourmis les protègent ! »
En réalité, ce que vous avez vu, ce sont des pucerons et ce que vous avez observé, c’est une véritable coopération interspécifique.
📸 Photo de pucerons durant la nuit
Les fourmis collaborent avec de petits insectes herbivores, mesurant entre 1 et 4 millimètres : les pucerons.
Ces derniers se fixent aux tiges et aux feuilles, se nourrissant de la sève phloémienne en perçant les tissus végétaux grâce à leurs pièces buccales spécialisées, appelées stylets.
Mais la sève qu’ils consomment est très riche en sucres et pauvre en protéines.
Résultat : les pucerons doivent en ingérer de grandes quantités et rejettent l’excédent sous forme de fines gouttelettes sucrées, appelées miellat.
Ce liquide attire de nombreux autres insectes, parmi lesquels :
Les coccinelles, redoutables prédatrices de pucerons,
Les syrphes, dont les larves dévorent les colonies,
Et surtout les guêpes parasitoïdes, qui pondent leurs œufs dans les pucerons, les condamnant à mort. 😶
Mais parmi tous ceux qui convoitent le miellat… il y a aussi les fourmis.
➡️ Le saviez-vous ?
Les fourmis manifestent ce comportement aussi bien de jour que de nuit !
📸 Image diurne d’une fourmi avec des pucerons
🐜 Quand les fourmis deviennent éleveuses
Ce liquide sucré constitue une source d’énergie rapide pour les fourmis : riche en glucose, fructose et saccharose, et très facile à métaboliser.
Plutôt que de voir les pucerons comme des proies, certaines espèces de fourmis coopèrent activement avec eux, dans une relation mutualiste.
Mais que font les fourmis du miellat qu’elles récoltent ?
Une fois collecté, elles en consomment une partie sur place, puis rapportent le reste à la colonie.
Elles le stockent souvent dans leur estomac social (une poche interne spécialisée, appelée jabot social). Cela leur permet de régurgiter le liquide plus tard et de le partager avec d’autres membres de la colonie grâce à un processus appelé trophallaxie, une forme d’alimentation mutuelle qui renforce les liens sociaux et assure une répartition efficace des ressources entre la reine, les ouvrières, etc.
Le miellat remplit plusieurs fonctions essentielles pour nos petits insectes :
Énergie immédiate : pour les ouvrières butineuses, il fournit le carburant nécessaire pour patrouiller, protéger et explorer.
Nourrir les larves : il peut être distribué aux jeunes, surtout quand les sources de protéines se font rares.
Certaines espèces en viennent même à privilégier le miellat par rapport à d’autres sources de sucre, développant ainsi une forte dépendance vis-à-vis des colonies de pucerons.
Dans certains écosystèmes, ces relations influencent directement la santé des plantes, la dynamique des populations d’insectes et même la biodiversité locale. 🌐
📸 Voici une image d’une fourmi en train de collecter du miellat auprès de pucerons
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